Rassembler les acteurs autour de la table pour faire avancer le secteur

Début octobre avait lieu le premier événement de, ce que l’on espère être, une longue série. En effet, que se passe-t-il quand on met des aménageurs, des maîtres d'ouvrage et des startups innovantes dans une même pièce ? C’est tout simplement les contours de la ville de demain que l’on peut dessiner. 

 

La rencontre avait lieu au cœur des Ateliers Diderot, un tiers-lieu qui voit l'économie circulaire et l’artisanat comme des leviers pour avancer vers la ville de demain. L’objectif était simple : faire se rencontrer différents écosystèmes pour faire bouger les lignes et favoriser le déploiement de solutions vertueuses dans l’immobilier. 

En effet, Urban Odyssey reste convaincu que la ville de demain ne sera pas construite par un seul acteur ! Il est donc plus que nécessaire de créer ces moments de rencontres pour permettre aux solutions innovantes de se déployer à plus grande échelle.

 

Convaincre progressivement un secteur

 

Pour illustrer cette réalité, Guillaume Mizon (président fondateur de Terre Utile) venait échanger avec Olivier Guillouët (directeur d’aménagement du parc des Portes de Paris pour Icade). Suivi d’une discussion entre Vincent-Pierre Freudenreich (co-fondateur de Terrio), Anabel Rosa (directrice technique chez Icade Promotion) et Ness Boualam (responsable de programmes chez Icade).

Le maître mot de la soirée était le besoin de réaliser des partages d’expérience sans filtre entre professionnels. 

La soirée était donc riche en partage et en enseignements, mais un fil conducteur s’est clairement détaché. Et c’est peut-être Guillaume de Terre Utile qui l’a dit le premier : 

« Il y a une population à convaincre qui est absolument gigantesque ! On a face à nous une multiplicité d’acteurs qui vont des collectivités locales aux aménageurs en passant par les architectes paysagistes ou les maîtres d’œuvre. »

Cela explique, en partie, pourquoi l’innovation ne pourra jamais être fulgurante dans le secteur de l’immobilier. 

C’est du moins l’expérience de Terre Utile, startup spécialisée dans le recyclage des terres inertes excavées des chantiers qui sont normalement destinées à la décharge, pour les transformer en terre végétale. 

« Tous les ans, la France met en décharge 160 millions de tonnes de terre, ce qui correspond à plus que les déchets ménagers, explique-t-il. En venant la recycler, on évite de décaper les sols naturels, on réduit les transports en camion pour déplacer cette terre. On vient donc éviter une externalité très négative, pour un coût identique. »

Si le bénéfice de cette solution est aussi important sans le moindre surcoût, pourquoi n’est-elle pas devenue une généralité ?

« On se retrouve face à de nombreux acteurs qui ont du mal à sortir de leurs habitudes. Ce qui fait que, pour chaque projet, il faut convaincre beaucoup de monde pour pouvoir le mettre en œuvre. »

En effet, il est toujours plus simple de venir déployer une solution déjà éprouvée. Un constat partagé par Terrio, startup spécialisée dans la construction en terre crue.

« Le béton est un produit phare de l’industrialisation, partage Ness Boualam (responsable de programmes chez Icade). C’est un matériau hyper malléable et qui a des capacités incroyables. Mais on se rend compte qu’environnementalement, ça ne fonctionne plus ! »

Ce n’est pourtant pas aussi simple de faire le switch. À chaque chantier, Terrio doit prouver pouvoir respecter l’ensemble des contraintes, que ce soit sur l’étanchéité, l’insonorisation, l’inflammabilité, etc.

Des tests que la startup passe à chaque fois avec de grandes réussites, mais qui ne sont pas encore une évidence à l’esprit des décideurs.

 

Petit à petit

 

Olivier Guillouët (directeur d’aménagement du parc des Portes de Paris pour Icade) se montre pourtant optimiste : 

« Après avoir travaillé avec Terre Utile, les maîtres d’œuvre viennent se poser plus de questions derrière. »

En effet, pour ces innovations, si chaque projet mené à bien doit venir passer le filtre de très nombreux métiers, cela signifie aussi que la réussite d’un projet va permettre de familiariser toutes ces personnes à ce nouveau procédé. Sur le prochain chantier, ils auront ainsi plus de facilité à faire appel à cette solution qu’ils ont déjà apprivoisée par le passé.  

En attendant que ces solutions s’imposent comme des évidences, c’est donc le rôle que s’est donné Urban Odyssey de venir pousser ces startups le plus tôt possible dans les projets du groupe Icade.

« C’est un élément clef, confirme Vincent-Pierre de Terrio. Urban Odyssey vient rassurer les différents métiers pour que l’on trouve des projets qui acceptent de tester. C’est comme cela que vient se créer l’innovation : c’est extrêmement difficile, mais c’est extrêmement beau comme démarche. Cela permet de faire sortir des projets qui sortent de l’ordinaire… et qui posent des jalons importants pour la suite ! »

Il s’agit donc de tout l’enjeu de ces évènements : faire se rencontrer les différents écosystèmes qui vont construire la ville de demain pour déconstruire les méconnaissances sur les solutions existantes, prouver leur valeur et fédérer un écosystème qui comprend la valeur de ces innovations, à la fois pour les entreprises qui les portent, mais aussi pour la planète. 


 


 


 


 

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